Texte Étienne Lepage • Distribution Sophie Cadieux, Maxime Denommée, Karine Gonthier-Hyndman, Francis Ducharme, Mickaël Gouin, Larissa Corriveau • Scénographie et costumes Romain Fabre • Éclairages Nicolas Descôteaux • Vidéo David B. Ricard • Conception sonore Julien Éclancher • Assistance à la mise en scène Alexandra Sutto • Conseil au mouvement Marilyn Daoust et Huy Phong Doan
Une production Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et Les songes turbulents
Assise dans un sofa un marqueur à la main, Caro délaisse la rédaction de son doctorat interminable quand DJ Hong Kong, alias Daniel l’allumé, fait irruption dans son salon avec ses tables tournantes. Ensuite, c’est au tour de Guillaume le diplomate d’entrer avec ses plats. Puis, celui d’Élise la pragmatique. En attendant l’arrivée de Francis le déjanté, qui se fait attendre. Dans cette soirée électrique où tout semble permis, on ne communique pas vraiment : on cherche à se défouler dans la fête et à trouver un partenaire avec qui coucher après. Ces jeunes-là, trop âgés pour être adolescents et pas assez murs pour être de vrais adultes, livrent à voix haute tout ce qu’ils pensent. Dans des répliques pas plus longues qu’un tweet, ils affichent crûment une superficialité décomplexée sur fond de musique omniprésente, au rythme de laquelle leurs corps dansent nerveusement. Ici, Étienne Lepage ne dénonce pas les dérives d’une certaine génération, enivrée par un individualisme effréné. Cultivant lui-même un regard passionné mais sadique sur la vie chaotique de ses propres personnages, il place le spectateur en position d’observateur, flattant en ce dernier le voyeur tout en provoquant son malaise. Sans juger, il montre comment, sous la satisfaction immédiate d’une pulsion de vie, c’est aussi une pulsion de mort qui guette, éruptive et potentiellement hyper-violente. Il lève un voile sur la façon dont, en deçà des formes les plus sophistiquées de nos sociétés néo-libérales, se terrent des comportements tribaux qui remontent à la nuit des temps. Dans un contexte où on partage des sushis en se déhanchant sur de la musique électro, il suffit en effet de quelques secondes pour qu’une animalité collective se cristallise et se déverse sur un bouc émissaire : un oiseau qui finit écrasé ou une jeune fille inquiétante, introduite dans l’appartement par des inconnus malintentionnés. Entre réalisme télévisuel et construction musicale hautement stylisée, cette ethnographie cruelle de la société de consommation montre que la violence refoulée de chacun n’a besoin que du groupe pour exploser et conduire le monde en un inquiétant point de rupture.
Extrait du spectacle
Presse
• Toccate et fugue est finalitse pour les Prix de la critique (AQCT), catégorie « meilleur spectacle » de la saison 2016-2017 à Montréal.
• Katerine Verebely, Gravel le matin, ICI Radio-Canada
N’hésitez pas, allez-y tout de suite, achetez votre billet, parce que c’est sans doute l’une des meilleures pièces de la saison
• Sara Fauteux, Le Devoir
Difficile de dire si cette grande qualité du spectacle, celle de ne pas tomber dans les stéréotypes, revient à Lepage et à son texte d’une vivacité d’esprit et d’une maîtrise formelle impressionnante, ou à Siaud, dont la direction d’acteur est éblouissante de précision et de théâtralité.
• Mario Cloutier, La Presse
Belle surprise en cette fin de saison théâtrale que la nouvelle pièce d’Étienne Lepage. Toccate et fugue est un texte fort pertinent sur la froideur de notre époque empreuinte de désamour. Ce court spectacle au rythme techno-saccadé est dirigé par un metteur en scène inspiré, Florent Siaud, et vraisemblablement inspirant pour des acteurs en grande forme.
• Daphné Bathalon, MonTheatre
L’auteur et le metteur en scène mettent en place une mécanique efficace qui régit les interactions des personnages et leur quête de satisfactions immédiates sans souci des conséquences. La production est par ailleurs bien servie par une distribution impeccable
• Gilles G. Lamontagne, sors-tu.ca
En somme, tout le sextuor désaccordé de cette distribution est excellent. De toute évidence, ils ont été bien dirigés par un Florent Siaud, lequel se mesure pour la toute première fois à un auteur québécois. […] On le sent heureux de travailler à valoriser la langue aux dialogues vifs et télescopés d’Étienne Lepage.
• Sophie Jama, infoculture.biz
La comédie grinçante d’Étienne Lepage met en scène six acteurs irréprochables […] Elle laisse un goût amer dans la bouche et nous oblige à nous questionner sur les relations que nous entretenons avec les autres.
• Nancie Boulay, Alternative Rock Press
La force des personnages réside dans le jeu irréprochable des six comédiens.
• Emmanuelle Ceretti-Lafrance, pieuvre.ca
Le naturel des acteurs est désarmant et accentue le malaise qui emplit tranquillement le théâtre au fur et à mesure que la pièce avance. Les comédiens représentent tous très bien le mal-être et le désarroi de leur personnage, sans toutefois tomber dans la caricature.
• Denis-Daniel Boullé, Fugues
Signé Étienne Lepage, Toccate et Fugue est un texte coup de poing. Coup de poing redoublé par la mise en scène de Florent Siaud. (…) Les comédiens (…) se sont appropriés les partitions d’Étienne Lepage et de Florent Siaud avec brio
• Sébastien Bouthillier, Matv
une électrocution de 65 minutes
• Marie-Anne Poggi, les irrésistibles
le coup de coeur irrésistible de la semaine
• Jordan Dupuis, Quartier Général
Un texte coup de poing, (…) une distribution de rêve, une mise en scène extrêmement efficace (…). Un show définitivement à voir cette saison